Suggestion of the day

Qu’est ce qui fait qu’un album, au moment de sa sortie, bénéficie
des faveurs de la presse critique et, mieux encore parvient à
rencontrer un large public ? La qualité de l’ouvrage n’est pas
systématiquement synonyme de succès immédiat et inversement.

L’histoire bien connue du premier album du Velvet Underground
(banana album, of course !) est là pour nous le rappeler. Confer cette
désormais légendaire citation de Brian Eno à Lou Reed en réponse au piètre score de vente obtenu à l’issue des cinq premières années de sa sortie : « Oui, mais je pense que chacun de ceux qui ont acheté une
de ces 30 000 copies a fondé un groupe ! »

Nous sommes tous à nos heures du jour et de la nuit, les orpailleurs
en recherche de ces fameuses « pépites musicales » qui pour des raisons, pas toujours évidentes, sont quelques fois restées trop longtemps enfouies et ce n’est pas Monsieur S. Rodriguez qui me
contredira.

Mais remontons à la surface et partons pour l’Angleterre, en 1970.
Là où DEMON FUZZ, littéralement traduit « les enfants du diable »
(c’est dire si il ne l’ont pas un peu provoqué ?), décide de sortir
l’album « Afreaka ». Rien que cette incroyable pochette aurait dû
les rendre célèbres.

Composé de 5 plages oscillant entre 5 et 10 minutes sous sa forme
vinyle (8 pour le CD), ce septet black anglais accouche d’un condensé parfait de la musique afro du début des seventies. Véritable cri
multiculturel, il combine avec une richesse insolente, quantité
d’influences allant du funk au jazz, de la soul au blues, des rythmes
tribaux au rock psychédélique, le tout bien souvent au sein d’un
même morceau.

Sur papier d’apparence indigeste, l’écoute glisse pourtant
imparablement entre nos oreilles avec une immédiateté et une
facilité déconcertante. On y croise ainsi les Funkadelic,
Sly & the Family Stone, Cymande, Mandrill, Frank Zappa
ou… Jimi Hendrix, c’est dire.

Malgré tout l’impensable se produira. Une tournée de 18 mois à
écumer les clubs undergrounds du pays sans rencontre d’un
véritable public aura finalement raison de cet album mort-né
avec au final le démantèlement du groupe en 1972.

Une pépite, on vous dit !
Vous voilà bel et bien prévenus…

Y.

DEMON FUZZ
« Afreaka »


Suggestion of the day

Il fut tout autant célébré pour son hard-bop que pour ses exaltations
jazz-funk. Certains des plus grands ont eu la chance, mutuelle, de le
côtoyer. Dexter Gordon, John Coltrane, Herbie Hancock,
Sonny Rollins, Art Blackey, la liste est longue. Personne ne lui a
fait de l’ombre.

Donaldson Toussaint L’Ouverture Byrd II, ça ne s’invente pas, portait bien son nom. Sensible à toutes les cultures et à toutes les disciplines,
il fut ethnomusicologue et probablement l’un des plus diplômés jazzman de la profession. Alors qu’il inonde les années soixante de son jazz spirituel, ancré dans les racines et pourtant si tangiblement moderne, il profite fougueusement du pivot des seventies.
Byrd vire électrique.

D' »Electric Byrd » (1970) à « Stepping Into Tomorrow » (1975), il enquille six albums qui redéfiniront toute une frange du jazz, vers un son
bouillant, épais et aussi charnel que possible. Appelez le jazz fusion,
acid-jazz ou autre indélicatesse, je n’y entends que groove aussi
mortel qu’irrévérencieux. Autant dire parfait.

Si « Ethiopian Knight » ne vous fait pas remuer comme un sauvage,
c’est qu’il vous a littéralement scotché au sol la bouche pendante.
Tout comme j’imagine ces gamins découvrant cette machine à sample,
posant et reposant sans relâche le diamant sur cette ensorcelante
galette noire.

M.

Donald BYRD
« Ethiopian Knight »


Suggestion of the day

Les amateurs des deux/trois premiers album de Undisputed Truth ont
dû se pincer pour y croire lorsqu’ils ont posé l’aiguille sur le sillon de leur nouvelle plaque fraîchement déballée. Et au creux de cette pochette intérieure, bon sang, la dégaine qu’ils affichent. Flamboyante et impétueuse. Ça va sévèrement planer et faudra pas venir se plaindre.

The Undisputed Truth est convenons-en, un groupe monté de toutes pièces. Un escadron de tueurs rassemblés par Norman Whitfield afin d’assumer sa folie créatrice amorcée avec les Temptations. Un succès tout relatif plus tard, le producteur de génie redistribue les cartes et le groupe se fond dans l’époque, d’un psychédélisme funk saucé à l’acide
et à l’électricité, sacrifiant certainement par là le maigre solde de fans
qui lui restait.

Tout ici flingue à tout va. Il faut entendre les attaques de « Earthquake Shake », de « Got To get My Hands On Some Lovin' » et de « Squeeze Me, Tease Me », frontalement heavy. Se plonger tête la première dans le groove extraterrestre de « UFO’s » et du dément « Spaced Out » qui a dû,
mine de rien, faire transpirer l’indétrônable Funkadelic. Et que dire
de cette version du « Down By The River » de Neil Young et de sa guitare cosmique qui se dilue imperceptiblement dans les chœurs?

Je vous laisse trouver les mots…

M.

The UNDISPUTED TRUTH
« Cosmic Truth »


Suggestion of the day

Hello,
petite suggestion de notre client et ami, Mr. Phil.
Merci à toi.

Premier album de Family en 1968, cette Doll’s House résonne
déjà du meilleur de la paire Chapman-Whitney. Un grand disque
psychédélique parcouru d’un souffle puissant et so british.

Et non, écouter « Hey Mr. Policeman » ne vous aidera pas à négocier
votre perception directe si vous n’êtes pas restés sagement confinés
dans votre maison de poupée, sorry…

Vous pourrez par contre, continuer de regarder par la fenêtre
« See Through Windows » en recherchant la paix de l’esprit « Peace Of Mind », tout en écoutant vos anciennes comme vos nouvelles chansons « Old Songs new Songs » ou tout simplement, la brise « The Breeze ».

Phil

FAMILY
« Music In A Doll’s House » »