Des gens comme Davy Graham en Angleterre ou John Fahey aux Etats-Unis, ont révolutionné la façon de jouer et de faire sonner une guitare. Ils ont absorbé les ragas indiens, inhalé la musique de transe orientale et assimilé, particulièrement dans le cas qui nous occupe, le son des Appalaches convoquant les grands Esprits amérindiens. Une résonance qui doit autant à des accordages spécifiques qu’à un
profond et spirituel retour à l’essence première.
La musique de Robbie Basho, en particulier, est incroyablement
foisonnante. Ce qui frappe, à peine le bras posé sur le disque, c’est
le son des cordes qui semblent pincées simultanément par trois
personne. Une virtuosité indéniable qui s’oublie dès que l’on se laisse aller aux harmonies vaporeuses qu’elle engendre. Pour mieux
se laisser envoûter par cette voix, vertigineuse, qui surgit du néant.
Ces psalmodies, libres et extatiques, confinent au divin.
Ce que procure Robbie Basho tout au fil de ce disque, est à peine
descriptible. Il joue de la musique folklorique au sens noble du terme.
Mais ce supplément d’âme, cette force mystique et primitive qui en émane, n’a semble-t-il, pour peu qu’on s’y abandonne, aucun
équivalent terrestre.
M.
Robbie BASHO
« Visions Of The Country »