Suggestion of the day

1969, les frères Pat et Lolly Vegas, native americans d’origine
Yaqui et Shoshone, remportent un concours de chant organisé
par Coca-Cola. Motivés par l’expérience, ils foncent à L.A. pour
tenter leur chance.

Hendrix, lui-même d’origine Cherokee, leur suggère
de former un groupe 100 % indien. Conseil suivi à la lettre.
Ce premier double album invente ce que l’on pourrait qualifier
d’Indian Funk. Principalement ces longs instrumentaux au son
dément qui parsèment les quatre faces de cet ovni.

La notoriété sera au rendez-vous via le titre « The Witch Queen of New-Orleans ». L’Europe rendra grâce à « We Were All Wounded on Wounded Knee », qui évoque le massacre des Sioux à Lakota en 1890. Single engagé et donc, banni des ondes U.S.

DD

REDBONE
« s/t »

Suggestion of the day

En parlant d’amour…

Kevin Ayers a tout du demi-dieu. Un univers, un charisme, un timbre
obsédant, un sens absolument inné de la chanson, des albums
fabuleux et bien sûr une reconnaissance populaire éternelle. Pardon?
Ça non? Attendez, non, on me signale que non..

Démarrée avec Soft Machine, la carrière de Kevin Ayers est pavée
de ritournelles diaboliquement exquises, qu’il prend souvent soin
de chiffonner un peu. Histoire qu’on les mérite en grattant bien,
allez savoir… « Joy As a Toy », « Shooting At The Moon » et « Whathevershebringswesing » sont d’indéboulonnables bijoux. Mais « Bananamour » est, comment dire, juste magistral(ement à mon goût).

« Don’t Let It Get You Down » qui ouvre le bal semble issue d’une
session oubliée de « Sgt. Pepper », « When Your Parents Go To Sleep »
est le meilleur exemple d’une blue-eyed soul acidulée (si cela avait
été inventé), la berçante « Hymn » est partagée avec Robert Wyatt
et « Decadence » est le prototype de tout ce que Spacemen 3 fera
lanciner des décennies plus tard.

Tout carillonne, pétille, submerge…
« Oh. Wot A Dream »…

M.


Kevin AYERS
« Bananamour »

Suggestion of the day

A force de parler de guerre, il fallait bien que ça arrive:
Un disque tout entier dédié à la paix et l’amour…

Ras Michael est un vrai rastafari. Né, grandi et éduqué dans la foi
de Jah et au rythme des vibes de Zion. Son groupe, les Sons Of Negus,
est reconnu pour ses tambours et ses chants rituels Nyabinghi, l’un
des piliers de la culture rasta. Une ode percussive et chaloupée à
la tradition et aux racines africaines.

Sa longue discographie s’amorcera par pas moins de trois albums,
rien qu’en 1974. les déjà impeccables « Nyabinghi » et « Freedom Sound » signés par le groupe et cet enivrant « Peace and Love » prêché par Dadawah, alias à usage unique pour un album sans pareil. Quatre longues complaintes, empreintes d’une insondable spiritualité.

Le temps n’a plus cours tout au long des ces impulsions organiques
et de ces harangues vouées à propager un message de liberté
et de dévotion. « Run Comes Rally » est si ferventela basse de
« Seventy-Two Nations » est mortelle, la guitare de « Zion Land »
carrément psyché et c’est bien là tout le sel de l’histoire :
rarement un disque n’aura été aussi high et aussi deep à l’unisson…

M.

DADAWAH
« Peace and Love. Wadadasow »

Suggestion of the day

Je vous avais donc quitté sur une déclaration de guerre.

Parmi tant d’autres, la fin des sixties voit imploser les Animals.
Eric Burdon, chanteur au grain soul, traverse l’Atlantique et se met
en quête d’une nouvelle troupe. Il tombe sous le charme d’une bande
de francs-tireurs à l’aise dans tous les registres.
« Eric Burdon Declares War » sort dans la foulée de concerts épiques.

Mais l’anglais, légèrement instable, plaque le collectif en plein
milieu d’une tournée. Qu’il en soit ainsi, l’équipée se poursuit, War
s’émancipe et se sublime. Si le groupe décroche la timbale l’année
suivante avec le couronné « The World Is A Ghetto », la précédente plaque, « All Day Music » est déjà une tuerie.

Les sept musiciens hissent des morceaux où groove et soul s’entremêlent et se délayent sur la durée. « Get Down » cadence au son des claquements de mains, « Nappy Head se teint d’un groove latino, les voix sur « Slippin’ Into Darkness » sont royales et à ce propos, « That’s What Love Will Do », extatique, achève littéralement.
Music all day !!!

M.

WAR
« All Day Music »