Suggestion of the day

Chanteuse, poétesse, activiste, Camille Yarbrough est un peu tout cela à la fois. Peut-être est-elle citée quelque part dans les livres d’histoire? Reste-t-il quelques miettes de cet héritage? Un seul album au
compteur, pas évident de se forger une réputation. Mais quel disque ! Une perfection de justesse, une gronde profonde, une détresse hurlée
et un discernement sans barricade.

Cette façon qu’elle a de vous coller au mur confine au prodige. Une voix donc, un timbre qui vous percute. Une harangue qui vous
bouleverse. Et une acuité qui semble-t-il, demeure toujours aussi
pertinente. On parle d’un détonnant spoken word, qui exhorte tout autant qu’il dégage une prestance charnelle indéniable.

La mise en musique de ces brûlots est minimaliste, parfaitement
campée au croisement du blues (la plainte), du jazz (la liberté) et de la soul (l’affect). Et si on ajoute un penchant funky (la fièvre) à la recette, on obtient là l’un des enregistrement les plus accomplis jamais couché sur bandes.

ps: ce n’est pas Fatboy Slim qui viendra nous contredire. Il vous suffit de jeter une oreille à « Take Yo’ Praise » pour comprendre où je veux en venir.

M.

Camille YARBROUGH
« The Iron Pot Cooker »