Il fut tout autant célébré pour son hard-bop que pour ses exaltations
jazz-funk. Certains des plus grands ont eu la chance, mutuelle, de le
côtoyer. Dexter Gordon, John Coltrane, Herbie Hancock,
Sonny Rollins, Art Blackey, la liste est longue. Personne ne lui a
fait de l’ombre.
Donaldson Toussaint L’Ouverture Byrd II, ça ne s’invente pas, portait bien son nom. Sensible à toutes les cultures et à toutes les disciplines,
il fut ethnomusicologue et probablement l’un des plus diplômés jazzman de la profession. Alors qu’il inonde les années soixante de son jazz spirituel, ancré dans les racines et pourtant si tangiblement moderne, il profite fougueusement du pivot des seventies.
Byrd vire électrique.
D' »Electric Byrd » (1970) à « Stepping Into Tomorrow » (1975), il enquille six albums qui redéfiniront toute une frange du jazz, vers un son
bouillant, épais et aussi charnel que possible. Appelez le jazz fusion,
acid-jazz ou autre indélicatesse, je n’y entends que groove aussi
mortel qu’irrévérencieux. Autant dire parfait.
Si « Ethiopian Knight » ne vous fait pas remuer comme un sauvage,
c’est qu’il vous a littéralement scotché au sol la bouche pendante.
Tout comme j’imagine ces gamins découvrant cette machine à sample,
posant et reposant sans relâche le diamant sur cette ensorcelante
galette noire.
M.
Donald BYRD
« Ethiopian Knight »