Suggestion of the day

En cet épisode de difficulté, … Je reprends pardon. En cette satanée
période merdique que l’on traverse, comme dans toutes les autres épreuves qui jalonnent une vie, j’ai parfois comme ça, sans prévenir,
un retour de flamme du sang. Le sang, vous savez, celui qui circule
dans les veines, qui façonne, qui irrigue…

Mon cœur est fondamentalement belge mais ce sang, tout aussi dilué soit-il, a toujours gardé une légère coloration latine entretenue par le bon vin. Et donc, en ce moment, ravitaillée par la petite épicerie ritale
de mon quartier, bastion s’il en est face à la morosité ambiante, mon humeur vit au gré d’antiques saveurs italiennes.

Idem pour les oreilles. Pas un jour sans Lucio. Et je ne vous parle
pas (que) de mon fils, lui qui a hérité du prénom de l’un de mes plus
sémillants piliers, Lucio Battisti. Le bonhomme m’a certainement
autant nourri que ma nonna. Ce qui, vu les tables qu’elle avait
tendance à faire déborder, relève du tour de force. Et pendant
qu’elle entretenait mon tour de taille, le chanteur soufflait les braises d’un feu qui ne s’est jamais éteint.

Adulé par tout un peuple, Lucio Battisti est un monument.
Des chansons inoubliables, un succès insolent, une estime
nationale. Il décide pourtant, dès 1972, de saborder sa vie publique.
Il quittera les planches sans le moins du monde amenuiser sa
résonance et a continué, inséparable de son parolier Mogol, à sortir
des disques séduisants, intrigants, voire divinement extravagants.

« Il Nostro Caro Angelo » et sa pochette démente fait partie de ceux-ci.
Il y a là de la pop psychédélique, de la world barrée, du rock bariolé et une bonne dose de groove aliéné. Et si vous me suivez toujours après
tel déballage, je peux vous assurer que je l’aime sans commune mesure. Anima Latina

M.

Lucio BATTISTI
« Il Nostro Caro Angelo »