Dans la série ‘un petit album et puis s’en va’, celui-ci est loin d’être
le plus ronflant. C’est bien simple, tout le monde s’en cogne. Elmer Gantry’s Velvet Opera, le disque, est pourtant un pur instantané de bonheur typiquement sixties.
Après un sec déferlement de percussions, quelques cris exacerbés
de pseudo groupies et une farouche présentation des musiciens,
surgit « Mother Writes » et tout est déjà dit dans cette miniature de
deux minutes à peine. La guitare a bien du mal à rivaliser avec la basse, la batterie claque à mort et les effets sonores sont bien louches. Juste derrière, »Mary Jane » (tu m’étonnes) sautille enivrée avant de se faire valdinguer par la basse énorme de « Walter Sly Meets Bill Bailey », insaisissable morceau de bravoure qui arrache tout sur
son passage et…
…et vous l’aurez compris, les mecs ne vont pas s’arrêter là, ça
se trémousse, ça titube, ça voltige et ça tabasse. Au final, on reste
ébahit par ce mélange de classe insolente et d’assurance de truand
d’un groupe qui conjugue comme très peu d’autres, psychédélisme à l’anglaise et garage U.S. le plus débridé. C’est bien simple, on jurerait
le rejeton illégitime des Small Faces et des Monks. Et rien que pour ça, merci d’être passés.
M.
ELMER GANTRY’S VELVET OPERA
« s/t »